Dans une vidéo dont il a le secret, le Captain Morpheus revient sur l'organisation de l'univers DC et ce que l'on appelle communément le DCU, suite à l'annonce du plan de 10 ans par James Gunn.
Quelle est la logique sous-jacente ? Quelles sont les intentions cachées du co-CEO de DC Studios ?
Pour le Captain, il parait évident à la lecture des réactions sur les réseaux sociaux notamment Twitter qu'il y a des lacunes dans les connaissances DC et qu'elles seraient responsables d'une "hype" faussée et incohérente avec la nature-même de DC.
Alors Z'êtes sérieux ?
Un constat accablant
James Gunn est un trublion
L'arrivée de David Zaslav à la tête de Warner Bros. Discovery coïncidait avec une remise en ordre économique de l'entreprise et il manquait l'artistique afin de relancer les marques DC. Telle était la tâche confiée à James Gunn et Peter Safran lorsqu'ils prennent la tête de DC Studios, pour ensuite indiquer, une fois Cavill écarté, que les premières annonces seraient pour janvier 2023.
Seulement voilà, le réalisateur de Les Gardiens de la Galaxie 1 et 2 (sortis en 2014 et 2017) et de The Suicide Squad (2021) a un univers bien à lui. Il est l'auteur de la série Peacemaker qui en pleine pandémie de Covid a proposé un humour "marvelien" du même acabit.
Alors que penser du plan qu'il pourrait concocter si le ton est de cet ordre ? À quoi doit-on finalement s'attendre quand le fan de DC est en général attiré par le côté sérieux et/ou dark, proposé notamment par Zack Snyder, Christopher Nolan et David Ayer.
À la direction de DC Studios depuis octobre, James Gunn fait la pluie et le beau temps sur les réseaux à coups d'annonces et de démentis, de tendances initiées et de rumeurs. Twitter est un terrain de jeux sur lequel il "poste" visuels et phrases mystérieuses, relayés par tous les suiveurs. Il sonde le public. Il interroge sur les gouts et les couleurs.
Et en même temps... le co-CEO continue à promouvoir l'écurie d'en face à travers Les gardiens de la Galaxie vol.3... Ce qui devrait normalement laisser pantois comme une anomalie, mais... rien ! Jusqu'à maintenant cela passe et il a fallu attendre le 31 janvier, le dernier carat, pour avoir les premières réponses.
Que peut-on penser des annonces qu'il va faire quand on a tout ce contexte et ce passif à l'esprit ?
Le plan tombe et... les bras aussi ?
31 janvier, on y est ! Une vidéo sur YouTube, sur Twitter, etc. après une séance médias.
Le plan comprend les annonces principales suivantes avec pour titre "Gods & Monsters" :
Des films : Superman: Legacy (sortie prévue pour le 11 juillet 2025) ; Supergirl: Woman of Tomorrow ; The Brave and the Bold, Swamp Thing et The Authority.
Des séries TV : Creature Commandos (animé) ; Lanterns ; Waller ; Paradise Lost et Booster Gold.
Et naturellement, les réactions ont fusé, les avis aussi.
La hype a atteint des sommets : The Authority, Booster Gold, etc.
Mais pour Captain, les choses sont claires : "Il ne me l'a fait pas à l'envers !" !
Pourquoi ? "Parce que la seule chose qui a une continuité dans son plan, c'est son Creature Commandos, c'est son Waller, c'est son Peacemaker et bien évidemment son film The Suicide Squad. Tout cela se tient dans un univers étendu". Tout le reste pour l'instant, on ne sait pas et Morpheus soupçonne que The Authority soit rattaché à cela. On ne sort pas ce groupe de nulle part.
Ensuite, le plus "dingue" est la réaction des gens qui se hypent pour des œuvres secondaires dans le monde de DC comme Booster Gold ou The Authority. Il semble que la population soit comme "sous-éduquée" dans la mesure où elle reflète une méconnaissance forte de l'univers DC, de ses personnages et de leur histoire.
On ne va pas se mentir. L'industrie du comics est en difficulté avec une dégringolade de 50% de parts de marché à environ 6% de nos jours. La culture comics en France, comme le montrait le documentaire de Captain Morpheus, a chuté en même temps que les ventes, face aux mangas (Coucou Jeanne et Serge, Juliette je t'aime ! Ça va ?).
Il en va donc de même avec la mythologie comics qui s'est hélas dégradée !
Une bonne partie de la population est donc sous-éduquée en termes de lore et mythologie comics DC.
Le cas de Black Adam illustre fort bien ce paradoxe : une forte hype et médiatisation, mais une place dans la hiérarchie des personnages moindre, ont fait que le film n'a pas percé au box-office. Malgré l'investissement de Dwayne Johnson pour faire connaître le personnage au point de vouloir dresser Black Adam contre Superman (cf. le Zêtes Sérieux sur le sujet), la JSA (Justice Society of America) ou encore la présence d'Henry Cavill, l'échec commercial est incontestable.
Captain Morpheus en rajoute une couche :
Quand tu t'attaques à la légende DC comics, les gens, c'est le départ intersidéral, intergalactique des comics de super-héros. Il y a des règles à respecter. Il y a des hiérarchies entre les personnages.
Il ne suffit pas d'avoir lu un Vertigo... (magnifique d'ailleurs !) !
Une opportunité manquée ?
Donc on va remettre les choses dans l'ordre dans les esprits, car il y a une superbe opportunité de redémarrer un DC Comics Universe... avec quasiment une page blanche devant nous et la possibilité d'éduquer par la même occasion la population à l'historique, à la mythologie de DC.
Pour notre part, Superman et son lore, mais de façon étendue tout DC.
Donc rappelons-nous, repartons dans le passé, James Gunn a demandé sur Twitter quels seraient les héros qui n'avaient pas encore été traités dans le DCU, dans l'univers de DC, et que nous aimerions voir.
Cela partait d'une bonne idée, sauf que les réponses sont assez surprenantes : Booster Gold, Nightwing alors qu'on a jamais eu Robin à l'écran, etc.
Quasiment une bonne idée... car, en réalité, James Gunn a déjà placé ses pièces sur l'échiquier et que les retours d'un certain nombre de gens sont "qu'ils en ont marre" et veulent de "la nouveauté". En même temps, une partie de la population ne connait même pas Henry Cavill et ne sait pas qu'il était Superman. Une partie de la population n'a pas non plus connaissance de l'existence de Man of Steel et qu'il y a un film Superman bien après Christopher Reeve.
Cependant, le fait est que l'on ne redémarre pas un univers avec des "nouveautés".
On redémarre un univers avec l'ADN de cet univers, avec les fondations, ce qui en fait l'apanage, ce qui fait que les gens vont se déplacer dans les salles de cinéma. Non pas avec les populations de niche qui lisent avec plaisir Vertigo et Wildstorm avec des titres de qualité, mais plus confidentiels et/ou secondaires.
Les intentions ?
L'approche de James Gunn est plutôt bonne d'une certaine manière : il demande au public ce qu'il veut.
Néanmoins, le public en face de lui est complètement ignorant. Par conséquent, le risque est de se retrouver avec un DCU d'ignorants et d’abêtis. Il devrait donc avoir l'ambition d'éduquer les gens !
On ne va pas juger les œuvres, car les films ne pas encore sortis et seront peut-être bons voire très bons, mais en termes d'intention, son approche est discutable. Ce n'est pas parce que le plan contient un petit film Superman: Legacy, un The Brave and the Bold... que cela suffira. L'homme a une adhésion à Superman paradoxale et difficile de savoir ce qu'il adviendra de notre super-héros !
Le choix de The Brave and the Bold est malgré tout intelligent : en voyant les demandes sur Nightwing, Gunn amène un jeune Robin Damian Wayne avec un Batman bien avancé et avec un historique qu'il faudra expliquer (Dick Grayson, Tim Drake, Jason Todd, une Batgirl, etc.).
C'est un bon move.
Mais on ne trouve pas les fondamentaux, les fondations de DC.
Repartons donc dans ce Z'êtes Sérieux aux origines. Essayons de reprendre un petit peu l'univers DC dans sa hiérarchie et sa tradition la plus pure.
La hiérarchie au sein de l'univers DC
On va repartir à une espèce d'orthodoxie de l'univers DC.
Pour cela, un homme peut très bien nous accompagner, car il connaît excellemment le matériel de base, c'est Monsieur Alex Ross. Vous avez les comics comme Justice, Kingdom Come et d'autres.
Surtout, l'artiste parvient d'ailleurs à tout nous expliquer par l'image.
Pour présenter le propos, nous allons faire un petit parallèle avec le football pour bien comprendre la hiérarchie avec l'idée de diverses divisions et niveaux (du championnat local à la Ligue des Champions et même la Coupe du monde). Ainsi, nous allons classer les personnages les plus importants dans la tradition DC par ordre/chronologie d'apparition et par nombre de parutions afin de les hiérarchiser.
La logique ? On ne peut pas juste considérer un simple run, aussi magnifique soit-il, pour espérer un box-office énorme si le personnage n'a été vu que dans un seul comics.
Quels sont les traditionnels de DC ? C'est parti !
L'élite des super-héros : La Justice League
En une image on a quasiment toutes les informations.
Ils sont quasiment placés de cette manière, c'est-à-dire au premier rang, nous avons la Division 1 avec les boss, les patrons ; et au second rang les personnages plus secondaires.
Et à un moment donné, on peut avoir un changement ponctuel.
Les patrons en Division 1 !
Mais la structure est là :
On a à droite la "Sainte Trinité" composée de Wonder Woman, Batman et Superman. Elle est nécessairement dans le plan de départ. La série Paradise Lost est donc un déclassement incompréhensible et illogique.
Ensuite, on trouve de droite à gauche : Aquaman, Flash, Green Lantern et Hawkman avec une inversion sans problème avec Martian Manhunter (au centre).
Il n'y a rien au-dessus de cela ! Les bosses jouent la Ligue des Champions et la Coupe du Monde !
La Division 2 des bosses
La Division 2 est au second rang. Cette élite joue la Ligue des Champions.
Sur le visuel, derrière Wonder Woman, on a Red Tornado (présent dans la série Supergirl, une espèce de robot créé par le Docteur T.O. Morrow, hélas méconnu du grand public).
Puis à côté de Red Tornado, on voit Green Arrow plus connu, le Robin des Bois milliardaire.
Ensuite Martian Manhunter et derrière on a notre cher ami Shazam avec sur son épaule Atom.
On a la copine de Green Arrow qui est Black Canary ; on a Zatanna puis Elongated Man (ExtensiMan), ainsi que Plastic Man, Hawkgirl et enfin Deadman.
Deadman figure aujourd'hui dans les récits de Vertigo pour des récits un peu plus dark, mais il fait bien partie de la Justice League. Il est en Ligue 2 de la Justice League, fait partie de la rotation et n'est pas un remplaçant.
Ce visuel propose toute sorte de personnages pour cette élite, des professionnels parmi lesquels on a de l'extraterrestre, du robot, du méta-humain, de la technologie. Donc on a un petit peu de tout.
Cette image de notre cher Alex Ross illustre qu'il n'y a rien à enlever ni à rajouter.
Si l'on veut de l'humour, on a Plastic Man qui fait du calembour, comme Flash ou Elongated Man qui est un gars super drôle. Si l'on veut du Dark, on a Deadman et Batman. Si l'on veux du magique ou du mystique, on a Zatanna. Techniquement, l'univers cinématographique de DC peut s'arrêter là !
On ne peut d'ailleurs pas dire que cela manque de nouveauté, puisque l'on n'a jamais vu Zatanna à l'écran ni Plastic Man. Hawkman n'était pas non plus à l'écran jusqu'à Black Adam. Ensuite, on n'a jamais vu les ententes entre Atom et certains personnages. Enfin, il y a des tas de choses à construire juste là avec un lore incroyable et qui dépasse tellement The Authority.
Ces personnages sont normalement ceux à utiliser : le chapitre 1 devrait commencer par là.
Il y a de quoi faire séries et films et tout ce qu'il faut pour construire un univers étendu.
L'élite des vilains - Division 1 et 2 et l'intergalactique
The Legion of Doom
Face à ces joueurs de Ligue des Champions chaque année, on doit trouver d'autres personnages, des vilains évoluant aussi en Ligue des Champions, la Legion of Doom.
Alex Ross propose un visuel avec d'un côté les méchants (à gauche + Joker au centre qui ne peut s’empêcher de se démarquer) et de l'autre les gentils (à droite).
Actuellement, le problème est qu'une déconstruction sociale est à l’œuvre. James Gunn va d'ailleurs dans ce sens où tout n'est pas blanc, tout n'est pas noir, sauf que c'est contradictoire avec les super-héros.
En réalité, le manichéisme c'est-à-dire la lutte entre le bien et le mal est le propre des histoires de tous ces personnages des comics. L'intérêt du vilain est minime en réalité, c'est la qualité du héros qui fait que le vilain peut devenir intéressant et utile !
On trouve les personnages suivants sans hiérarchie particulière :
Au premier et deuxième rang avec de gauche à droite Solomon Grundy, Sinestro, Captain Cold, Black Manta, Bizarro, Le Joker, Cheetah, Doctor Sivana, Brainiac, Lex Luthor, Le Parasite.
Au troisième rang, on voit de gauche à droite Metallo, Poison Ivy, Toyman, Gorilla Grodd, The Riddler, Scarecrow, Clayface, Black Adam et Giganta.
On a la Ligue 1 et Ligue 2 des Super vilains, avec une mention spéciale pour les patrons Lex Luthor et Le Joker. Black Adam est en Ligue 2 clairement (comme Shazam l'est de l'autre côté).
Tous les ennemis de Superman sont intéressants du fait que le patron est Superman. Ce n'est pas compliqué dans le monde DC, car on a tous les antagonistes. Les groupes dans l'univers DC sont moins nombreux que dans l'univers Marvel. Globalement on trouvera la Justice League et à côté des équipes de sidekicks.
Si l'opposition entre Cheetah et Wonder Woman a déjà été vue à l'écran, il y a pléthore pour proposer de belles oppositions. Évitons juste de revoir Zod contre Superman pour préférer Metallo ou Parasite, du méta !
L'élite - Division intergalactique : Les News Gods et Apokolips
De temps en temps, on passe au niveau supérieur, celui de la Coupe de monde voire intergalactique avec les New Gods de New Genesis et Darkseid d'Apokolips.
On trouvera Darkseid, Mister Miracle, Lightray, Metron, Orion, Big Barda, Forager, Kalibak, Mantis, etc.
Du lourd !
Division Prime des super-héros : la Justice Society of America
À côté de la Division 1 traitée précédemment, il y a une "Division 1 Prime" qui correspond à la Justice Society of America (JSA), constituée de héros des années 1940.
On peut envisager de faire de superbes films comme Captain America durant la Deuxième guerre mondiale contre les nazis.
On trouve dans ce groupe un grand nombre de personnages :
À l'avant, on voit à gauche Lance/Magog, Judomaster (Sonia Sato), Cyclone, Wildcat (Tommy Bronson), Jakeem Thunder, Lightning et le "Thunderbolt" de Jakeem à savoir le génie Yz.
Ensuite, on trouve Starman (Thom Kallor), Citizen Steel (Nate Heywood), Mr. Terrific (Michael Holt), Dr. Mid-Nite (Pieter Cross), Mister America (Jeffrey Graves), Sandman (Sandy Hawkins), Green Lantern/Sentinel (Alan Scott), Stargirl (Courtney Whitmore), The Flash (Jay Garrick), Wildcat (Ted Grant), Hourman (Rick Tyler), Liberty Belle (Jesse Chambers), Power Girl (Karen Starr), Amazing Man (Will Everett III) et Damage (Grant Emerson) sur lequel le gaillard Atom Smasher a la main posée.
Derrière, on trouve Hawkman (Carter Hall) avec ses ailes déployées sous lesquelles on peut voir les yeux d'Obsidian proche de son père Green Lantern.
Tout au fond, on a une série de portraits avec de gauche à droite : Black Canary (Dinah Lance), Shazam (qui s'appelait encore "Captain Marvel" à l'époque), Hawkgirl (Kendra Saunders), Hourman (un androïde du futur, du 853e siècle), Doctor Fate (Hector Hall), Hourman (Rex Tyler), Superman avec ses tempes grises de la timeline de Kingdom Come et Starman (Jack Knight).
Si quelques personnages ont déjà évoqués, avec l'énorme potentiel qu'est cette JSA on peut envisager un délire de flashback et ensuite on rapatrie ceux qui n'ont pas vieilli ou ceux qui ne sont pas morts à l'époque actuelle. La tentative dans Black Adam n'a pas eu de succès, mais Pierce Brosnan était un fantastique Doctor Fate !
La Division 3
La division inférieure comprend des semi-pros.
On va trouver :
Les Metalliques (Metal Men) au fond avec les amis de Captain Marvel (les Marvelettes ;) ! ) en-dessous,
La Doom Patrol avec Robotman (Clifford Steel à gauche), Elasti-girl (Rita Farr) et Negative-man (Larry Trainor) tout deux en haut à gauche,
Les Teen Titans avec Robin/Dick Grayson et Kid Flash/Wally West au premier plan,
Robin est entouré de Supergirl et Batgirl,
Le Green Lantern/John Stewart dont la parution est bien moins importante qu'Hal Jordan,
Au centre on a également Aqualad,
etc.
De façon générale, la Division 3 comprend des remplaçants.
Sont à développer dans cette division :
Les Teens Titans avec les personnages comme Starfire, Raven, Donna Troy, Cyborg (présent à la base dans cette division du point de vue des parutions et apparitions, puis amené par la New 52 en première division dans la Justice League, avant que Snyder ne le récupère), Beast Boy, Firestorm
Supergirl, Batgirl, et tous les personnages en -girl
Captain Atom
Blue Bettle lié souvent à Booster Gold (son duo sauve l
La Doom Patrol malgré l'existence d'une série au préalable
Côté Vilains, on trouvera :
La Suicid Squad même si différents membres peuvent être qualifiés en Division 2
The Elite et Manchester Black
La Cour des Hiboux
Intergang avec la technologie de Darkseid
Mongul qui ne peut pas être seul, mais plutôt manipulé/guidé par Brainiac
Lobo qui est dans une hype actuellement, mais n'a pas les épaules.
La voie Underground
Dans cette zone à part, souterraine, on trouvera les magnifiques œuvres publiées chez Vertigo et Wildstorm :
La Doom Patrol, même si on a pu la citer précédemment.
Sandman
Swamp Thing
John Constantine d'Hellblazer
Lucifer Morningstar
The Authority
Backlash
Planetary
etc.
Ce sont des œuvres "mortelles", exceptionnelles, adorées par les fans de "dark", mais on ne peut pas du tout fonder un nouvel univers sur ces titres. Ils servent à toucher des niches dans l'approche de la fatherhood (paternité) de DC. Donc même si l'idée est de fonder tout sur une Justice League Dark, cela restera extrêmement limité et ne fonctionnera pas en termes de box-office.
La parodie et la satire pour un nouvel univers, z'êtes sérieux ?
Dans une certaine mesure, nous notons un fait de génération, un fait de société tout à fait particulier.
On a donné au public The Boys et cela est pris à tort comme un modèle social.
SAUF qu'en réalité, c'est oublier bien vite ce qu'elle est.
Cette série est d'abord un comics créé en 2006 par Garth Ennis et Darick Robertson, édité par Wildstorm d'abord (6 numéros), puis chez le label indépendant Dynamite Entertainment (jusqu'en 2012 et sa fin au 72e numéro). Elle met en avant une équipe d'agents de la CIA un peu "trash" surveillant des super-héros dans un monde contemporain. Entre science-fiction et espionnage, il s'agit fondamentalement d'une satire des histoires de super-héros ou encore d'une parodie.
Et donc définition (cf. Larousse) d'une satire :
1. Pièce de vers où l'auteur attaque les vices et les ridicules de son temps. 2. Pamphlet ordinairement mêlé de prose et de vers, dans lequel on s'attaque aux mœurs publiques. 3. Écrit, propos, œuvre par lesquels on raille ou on critique vivement quelqu'un ou quelque chose : Ce film est une satire des mœurs politiques. Synonymes : critique - diatribe - pamphlet
Autrement dit, on prend une œuvre et on faut une autre œuvre qui critique les mœurs des super-héros, le positionnement du super-héros. Cette série est donc un dérivé de l’œuvre originale grâce auquel on va porter un regard critique, humoristique et dégradant, métaphorique, destructuré, etc.
En ce sens, cette série n'est pas la situation normale et n'est pas une œuvre fondée sur le lore des super-héros.
Si on se rapproche du cas de Thor 4, on a pu qualifier cela de parodie.
1. Imitation satirique d'un ouvrage sérieux dont on transpose comiquement le sujet ou les procédés d'expression. 2. Contrefaçon, imitation burlesque de quelque chose de respectable : La parodie d'un acteur. 3. Adaptation d'un texte littéraire à une mélodie ou à une pièce musicale déjà connue.
L'idée est de se moquer des super-héros ou de faire qu'ils ne fassent pas d'actions super-héroïques.
L'univers DC n'est pas un univers parodique ou satirique par principe.
Un run de qualité n'est pas un critère suffisant pour construire un univers aussi énorme que DC, car ils n'ont pas les épaules pour une telle tâche.
En complément, il convient de développer beaucoup plus les lores complets dans le Black Label ou Elseworlds. Les films d'anti-héros comme le Suicide Squad de David Ayer et celui de James Gunn, comme Black Adam n'ont pas marché. Les Joker et The Batman sont d'ailleurs inscrits dans ce périmètre, malgré leur succès commercial.
Le plan de James Gunn reflète toute la diversité d'une fandom DC écartelée : les pro-dark, la multiplicité des fans Batman (les pro-Nolan, les lecteurs de Bill Finger/Bob Kane puis Neal Adams, Todd McFarlane, les pro-Batfleck, etc.), les fans du dernier fils de Krypton évidemment, les pro-Snyder, les fans de DC depuis toujours et d'abord, etc.
90 ans de comics ne peuvent pas se résumer à un ton comique ou burlesque demandé par une fraction des réseaux sociaux, quasi sous-éduquée. Le ton DC est un ton riche et sérieux.
La plan de Gunn devrait éduquer le public en plus de le divertir, or il est aberrant par rapport à l'histoire de DC puisqu'on y trouve :
Des avatars liés à ses produits personnels
Du fan service pour les virulents, mais pas logique quand on construit l'univers
Les commandes du studio avec les références comme le S de notre Homme d'acier !
Au final, que penser d'une société en quête de noirceur et qui manque de regard vers le ciel ?
Replay de l’émission
Le tout en vidéo ci-dessous :
N'oubliez pas que vous pouvez retrouver l'ensemble des vidéos de la rubrique Geeko Logy (Represent the S, RTS Show et Zetes sérieux) dans la zone Médias du site ! >> https://www.planetsuperman.fr/geekology
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