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Le scénario problématique pour Superman: Legacy

En fin d'année 2023, nous rappelions dans notre émission Legacy la piste menant le scénario vers le Moyen-Orient et Bialya. Le mois de la sortie du film Blue Beetle et les rumeurs diverses avaient tenté de connecter les éléments entre eux et d'y trouver une logique. Le contexte international du moment et actuel nous poussait à logiquement écarter cette idée qui pourrait être considéré comme un non-sens et qui serait un risque pour le réalisateur James Gunn dans sa mission de construire le nouvel univers DC.


Ces derniers jours, la réalité de cette piste orientale a trouvé un écho auprès des médias et des fans.



La controverse

Une controverse a émergé sur les réseaux avec l'acteur, comédien, humoriste-satiriste et ancien chirurgien américano-égyptien Bassem Youssef lorsqu'il a évoqué, lors d'une interview accordée le 15 février 2024 au média Salon, la perte d'un rôle pour le film Superman: Legacy.


Selon le satiriste, ses propos formulés durant son interview avec Piers Morgan le 17 octobre 2023 sur le gouvernement israélien et la guerre entre Israël et le Hamas lui aurait coûté sa place dans le prochain film Superman. Il indiquait à Salon :

J'étais un peu amer d'avoir perdu le rôle, et j'étais un peu triste, comme si, aux États-Unis d'Amérique, vous pouviez parler de Joe Biden et de Donald Trump, mais que vous ne pouviez pas critiquer un gouvernement étranger. Ce qui est vraiment très triste À cause de cela, je faisais partie du casting du film 'Superman', puis ils m'ont dit 'Nous avons changé le scénario', après cette interview de Piers Morgan. Je veux présumer de la bonne foi. Je veux savoir, je veux croire que c'est vrai. J'étais un peu amer, et je voulais partir, je me disais 'Oh, au diable DC, au diable Warner Bros', mais ensuite j'ai compris, j'ai compris le fardeau émotionnel que ces gens ont. Je veux dire que ces gens ont un lien avec Israël. Je comprends que les responsables, qui ont pris la décision, m'ont regardé et n'ont pas voulu de moi. Et peut-être que je comprends. Si j'étais un Arabe musulman à la tête de Warner Bros, je n'aimerais pas qu'un pro-sioniste ou un pro-Israël joue dans mon film s'il s'en prend à mon peuple. Je comprends. C'est la chose que nous devons disséquer : lorsque j'attaque Israël, j'attaque sa politique, je n'attaque pas le peuple juif.

Suite à ces propos, l'interview est devenue virale et a interrogé, intrigué voire choqué jusqu'à créer une vague médiatique forte à l'encontre de DC et Warner Bros Discovery. Le satiriste apportait un témoignage similaire à la BBC dans son podcast HARDtalk (diffusé le 16 février). À la suite de ces interviews, la situation corsée a poussé à la réaction et à l'enquête concernant l'enchainement des faits. Une "galère" dont James Gunn se serait bien passé.


Selon Variety et IGN, évoquant une source auprès de la production, James Gunn était en effet en discussion avec Bassem Youssef pour jouer le personnage de Rumaan Harjavti sans pour autant avoir formulé une offre réelle dans la mesure où les grèves des scénaristes (WGA) comme celle des acteurs et artistes de la télévision et du cinéma (SAG-AFTRA) étaient en cours (elle se terminera en novembre). Ensuite, le personnage aurait été complètement retiré du scénario modifié en septembre, avant l'interview chez Piers Morgan. Par conséquent, selon la source, le rôle n'aurait jamais été vraiment proposé à l'acteur et les changements apportés à l'histoire auraient été effectués avant l'attaque du Hamas en Israël.


Suite à la publication de ce rapport par IGN, Gunn a partagé le 16 février sur son compte X/Twitter et Threads, une confirmation très courte qui rime d'abord comme un soulagement et qu'il précisera suite à diverses interventions des internautes :


James Gunn réagit

James Gunn : C'est exact. Internaute 1 : C'est un bon gars et je pense qu'il a le droit de spéculer à ce sujet, principalement parce que les acteurs ont été mis sur liste noire en raison de leur soutien à la Palestine. Internaute 2 : l devrait certainement le faire étant donné que pour l'instant c'est une parole contre une autre. Le drame serait facilement résolu de cette manière. James Gunn : Il n'y a pas un mot contre un autre. Bassem et moi avons discuté et tout va bien. Je comprends comment il voyait les choses (ce qu'il a clairement exprimé dans son interview), et je lui ai raconté toute l'histoire.

Les deux hommes semblent donc avoir échangé directement en voyant les proportions prises par l'affaire ou le "Superman fiasco", comme l'indique Bassem Youssef dans sa mise au point du 17 février sur Twitter/X :


Voici donc une mise au point sur cette histoire de #SupermanLegacy . L'internet déforme les choses et les gens lisent les titres au lieu d'écouter les interviews. @JamesGunn @ChrisCuomo @BBCHARDtalk @DeanObeidallah http://bassemyoussef.xyz

Dans les grandes lignes, les propos de Bassem Youssef complètent les faits pour clore la polémique :

  • En juin 2023, un jour avant la grève des acteurs, Youssef a passé une audition pour le film.

  • Moins d'une heure après son audition, il a reçu un appel de son agent pour organiser un appel Zoom avec James Gunn.

  • Il échange avec Gunn "pour s'assurer que tout le monde avait une bonne alchimie sur le plateau". Tout semble alors extrêmement positif.

  • Les mois passent et le 7 octobre, le comédien participe à l'émission de Piers Morgan [et] donne deux interviews.

  • Après l'interview, juste après la fin de la grève, le studio l'appelle pour dire que Youssef n'est plus retenu, car le scénario a été modifié.

  • L'acteur indique que "de [son] point de vue, le moment était mal choisi, même s'il y a eu un changement de scénario, cela semble très mauvais parce que beaucoup de gens ont perdu des rôles à cause de leur position politique".

  • Il passe alors dans divers podcasts dont ceux de Chris Cuomo, la BBC et Salon.

  • "Lorsque les choses ont explosé", James Gunn l'a contacté et ils ont clarifié la situation :

    • Dans l'esprit de Gunn, l'acteur n'était pas "officiellement" avec eux dans le film, car le réalisateur "fait habituellement des tests de caméra avant le film".

    • Ils n'avaient pas signé de contrat du fait de la grève.

    • Compte-tenu des circonstances, le point de Youssef pouvait être bien différent, ce dont James Gunn a pu convenir.

  • "C'était juste une mauvaise gestion et le moment était mal choisi", a ajouté Youssef, en espérant "qu'il n'y avait pas de mauvaise intention, [...] qu'il s'agissait d'un oubli honnête, [...] que c'est vrai et qu'il n'y a rien d'autre que cela."


Chacun se fera son opinion sur le timing, la vraisemblance et les intentions des différentes parties, mais la controverse est close.


Le point qui nous intéressera chez Planet Superman est l'existence d'une piste orientale.

Encore une fois, ce qui passait pour une rumeur était tout à fait fondé.



La piste orientale existait...

Bassem Youssef était donc en lice pour le rôle du personnage Rumaan Harjavti, colonel et dictateur de la nation de Bialya.




Dans les comics, cette nation du Moyen-Orient est située au nord de l'Iran et de l'Arabie Saoudite et place le récit dans un contexte de guerre froide. Elle est le berceau de la tombe du pharaon où l'on a découvert le scarabée de Blue Beetle. Elle est aussi dans des temps plus modernes l'état policier sous la coupe de Rumaan Harjavti.


Le personnage est créé en 1987 (Justice League #2) par Keith Giffen, J. M. DeMatteis et Kevin Maguire et fera face à la Justice League Internationale, créée par le même trio dans le numéro précédent avec des héros comme comme Guy Gardner, Blue Beetle, Booster Gold,... Le vilain sera associé à Queen Bee qui prendra le contrôle de Bialya plus tard.


Cette piste semble abandonnée par le réalisateur, mais donnait du lien malgré le risque politique actuelle.

Que nous réserve donc le trublion James Gunn ? Quelle autre piste a-t-il finalement suivi ?


JA

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